Il y a plusieurs raisons à cela ; des bonnes et des mauvaises.

Les bonnes tout d’abord. Il est des modèles, des situations qui réclament ce qu’il est convenu d’appeler une « haute intensité capitalistique ». Comprendre : qui ont besoin de capitaux pour se développer, que cet argent soit du capital proprement dit ou de la dette à plus ou moins long terme.


Quels sont ces modèles et ces situations ?

  • Tout d’abord les business qui réclament de lourds investissements en R&D. La biotech par exemple. Entre les développements de molécules, les tests et les process de mises sur le marché, les coûts sont très importants et les délais difficiles à maîtriser totalement.
  • Ensuite, les business qui nécessitent d’aller vite et de prendre rapidement des parts de marché. En tout premier lieu parce que le produit ou le service ne présente AUCUN avantage concurrentiel (brevet, compétences uniques, taille, …), rendant obligatoire la conquête des territoires ciblés AVANT l’arrivée des concurrents.
  • Enfin, les modèles de type SaaS, où le mode de rémunération est en fait différé puisque la solution est mise à la disposition du client contre une redevance périodique qui amortit le coût total sur plusieurs années.

Les mauvaises, maintenant.

  • La toute première mauvaise raison est que, vu qu’il a été facile de lever une première fois, que le sujet intéresse les investisseurs, il n’y a pas de raison pour ne pas lever de nouveau dans un an ou deux, lorsque la caisse sera vide.
  • Ensuite, soyons réalistes : beaucoup de fondateurs de Startup ne savent pas ou n’ont qu’une vague idée de là où se situe le point mort de leur activité. La principale raison est que leur stratégie, que ce soit en termes de cible de clientèle, de Valeur Ajoutée, de politique tarifaire, de GOTO Market, etc… change en permanence, au gré des expériences clients (ce qui peut se concevoir en partie) ou de l’idée ayant germe le matin même sous la douche (ce qui ne fait pas très sérieux).
  • Enfin, mais cette raison est sans doute la plus complexe à combattre – nous y reviendrons – tient à l’ADN même de la Startup et de son équipe dirigeante : être rentable : mais pour quoi faire ? Quand ce mantra est profondément ancré dans la philosophie même de l’entreprise, il est difficile à extirper. Récemment encore, un des membres du COMEX d’un client me disait : « mais enfin, nous sommes une entreprise à mission, alors pourquoi nous parler de rentabilité ? Nous ne sommes pas dans cette philosophie qui consiste à gagner de l’argent à tout prix ».  No comment.

A suivre …